Les villages de montagne se cherchent un avenir

Court résumé de l'annonce : Des «Alpes renouvelables ». C’est sous ce titre qu’une conférence s’est tenue dans la localité de Poschiavo, dans le sud-est du canton des Grisons. Des experts de tous les pays alpins ont planché sur la création d’emplois dans les régions alpines. "Les gens qui vivent dans les zones rurales des Alpes aiment être proches de la nature dans un environnement préservé et avoir une meilleure qualité de vie", relève Guido Plassmann, directeur du Réseau Alpin des Espaces Protégés (ALPARC). "Mais être près d'une ville est certainement un facteur important, que ce soit pour le travail ou les services présents en ville. La question est donc de savoir comment garder les gens dans les zones de montagne en leur offrant des possibilités économiques, sans détruire l'environnement." A part le tourisme, activité économique toujours centrale dans les régions alpines, il existe aujourd'hui des alternatives. La mondialisation et l'Internet ouvrent de nombreuses possibilités, pour les petites et moyennes entreprises (PME) qui constituent une source importante d'emplois. (...) Les régions de montagne doivent donc créer les conditions nécessaires à ce que les générations futures restent sur place. Très motivé par la politique, le jeune Moritz Schwarz est venu d’Innsbruck pour participer à la réunion. Il considère l'éducation comme le meilleur espoir pour le maintien des jeunes dans les Alpes : une population éduquée peut être employée par des entreprises qui viennent dans la région avec des projets durables. Lui et sa collègue Isabella Hilber sont membres du Parlement des jeunes de la Convention alpine, qui réunit des adolescents des huit nations alpines. Mais bien que ce parlement de la jeunesse ait été établi par des enseignants de leur école, Isabella Hilber souligne que la plupart de ses camarades de classe n'étaient pas particulièrement intéressés. Et malgré son amour de la montagne, elle s’imagine aller à Vienne ou en Allemagne pour étudier. Néanmoins, ceux qui quittent pour étudier ou travailler peuvent continuer à soutenir leur région d’origine, selon Silva Semadeni, parlementaire suisse. Elle-même a grandi à Poschiavo, à proximité de la frontière italienne, mais vit maintenant à Coire, la capitale des Grisons. "C'est vrai qu'il n'y a pas de travail pour tout le monde ici. Mais il existe beaucoup de façons pour les gens qui se sont déplacés vers les zones urbaines d’aider à promouvoir les intérêts des régions de montagne", assure-t-elle à swissinfo.ch. Une question de perspective : Franz-Ferdinand Türtscher, président du conseil de la petite commune de Sonntag, dans le Vorarlberg autrichien, rappelle que si les gens partent, il ne reste personne pour maintenir la vie sociale et politique dans le village. Laisser les jeunes partir entraîne les régions alpines dans un cercle vicieux. Le maire autrichien souligne que les associations de village sont très importantes. C'est l’une des raisons pour lesquelles les pendulaires reviennent dans leur village le soir au lieu de loger en plaine. Sa commune compte 750 habitants - et 50 d'entre eux appartiennent à la fanfare locale, par exemple. Une fréquentation élevée qui à son tour attire de nouveaux membres. "Nous avons encore quelques jeunes prêts à prendre des postes dans les associations, les sociétés ou la commune. Mais qu’en sera-t-il dans 10 ou 15 ans ?", s’interroge-t-il. "J’entends certaines personnes - en particulier les jeunes les plus instruits – déclarer qu'ils ne peuvent pas vraiment y trouver leur place", rapporte Franz-Ferdinand Türtscher. Guido Plassmann se montre plus optimiste : "Si les jeunes quittent la montagne, c’est qu’ils veulent vivre dans une ville, voir quelque chose de nouveau. Mais ils reviennent souvent."
Julia Slater, Poschiavo, swissinfo.ch - Traduit de l’anglais par Frédéric Burnand
Date de début de parution (= fiche devient visible sur le site) : 28.11.2012
Date de fin de parution (= fiche disparaît du site) : 28.03.2013
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